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Lieu de naissance: Ville Saguenay Formation: Bac en relations internationales (UQAM), Certificat en allemand (UQAM) La plupart d'entre-vous �tant expatri�s dans l'Ouest Canadien, �a va changer un peu d'avoir une histoire de quelqu'un parti en Europe avec la tr�s ferme intention de ne jamais revenir. J'ai 23 ans, mais mon histoire commence � l'automne 1989 peu apr�s mon entr�e � la maternelle. � ce moment-l�, la tv nous pr�sente un �v�nement historique: le Mur de Berlin tombe. "Un Mur dans une ville????" - mes questions d�passent les comp�tences de mes parents, qui me r�f�rent � la biblioth�que. Ainsi commenca mon histoire d'amour avec Berlin. Sans m�me saisir ce qu'il y avait dans les livres, je les d�vorais. J'�tais fascin� par cette ville � l'histoire hors du commun. Puis, je me suis tann�. J'ai chang� de pays. �a n'a jamais arr�t�. Pendant plus de 10 ans, j'ai lu et lu tout ce qui me tombait sous la main sur les autres pays. La section voyages de la Biblioth�que de La Baie m'appartenait presque! Islande, Pologne, Australie, Chili, Danemark... Nommez-les. J'�tais encore au primaire que je harcelais mes profs avec Sortir, � 10 ans je situais d�j� tous mes textes et expos�s ailleurs. Que feras-tu plus tard? Je r�pondais toujours quelque chose dans le genre "D'abord, je vais partir puis advienne que pourra!" Personne n'avait d'explication sur l'origine d'une telle obsession. En fait, �a a commenc� bien avant Bernard Derome et le Mur de Berlin. Tr�s jeune, je refusais syst�matiquement de rentrer chez nous si nous allions voir des gens chez eux. � 4 ans, mes parents m'ont emmen� voir mon oncle partir en avion pour Toronto - j'ai fait une crise tellement �norme qu'on ne m'a plus jamais amen� l�! Et l'avion, symbole de libert�, �a va me rester imprim�. Une chose est sure, je d�primais � chaque rentr�e scolaire par pure jalousie de ceux qui �taient all�s en vacances loin! Je n'allais qu'� Qu�bec et le retour me rendait malade. Mon entourage essayait de me calmer en disant que les gens me mentaient, qu'ils n'allaient pas vraiment en Floride et ainsi de suite. Le C�gep termin�, je n'en pouvais plus. J'ai tout fait pour que mes parents me laissent aller � l'UQAM. L'envie des voyages des autres a quadrupl�, les vacances familiales en Floride ayant �t� remplac�es par le backpacking en Europe. Mes parents avaient bien l'impression que, d�m�nag� � Montr�al, je serais calm�. Non. Deux mois apr�s le d�but de mon bac, je tombe sur une pub de la FU Berlin. Je suis revenu � mes premi�res amours bien vite. Automne 2005, c'est intenable. J'ai besoin d'aide pour passer au travers de la derni�re ann�e de bac, je suis tr�s d�prim� d'�tre encore au Qu�bec. Je commence � apprendre l'allemand, deux ans plus tard je parle presque couramment. Puis, voil�, je passe l'hiver � pr�parer mon d�part. J'irai passer l'�t� � Berlin, ce sera mieux que des Valium. J'ai commenc� � compter les jours d�s No�l. Mes amis, parents et coll�gues de travail allaient me tuer! Mais moi, je m'en foutais: j'avais trouv� ma raison d'�tre. Je voulais travailler pendant l'�t�, les d�marches �taient insurmontables et il n'�tait pas certain que j'aurais une job. J'ai r�ussi, c'est le Canal �vasion qui m'a donn� le tuyau: guide touristique. Le gars m'appelle 3 jours apr�s mon anniversaire. J'ai gradu� de l'UQAM � 11:00 le dimanche 11 juin 2006. � 20:35 ce m�me soir, je d�collais pour Berlin. Le plus beau moment de toute ma vie. �a y est, j'ai r�ussi. Tout peut maintenant m'arriver, au moins j'ai fait la chose qui comptait le plus pour moi. Je suis rentr� au Qu�bec le 31 octobre. J'ai pleur� avant, pendant et apr�s. J'ai mis deux mois � me remettre et, encore, j'ai tenu le moral juste parce que je savais que j'allais revenir � LA MAISON. Je suis de retour dans la plus belle ville du monde depuis le 18 juin 2007. Financi�rement, le d�m�nagement ne vaut pas la peine. Mais je suis tellement heureux, �a compense tous les millions du monde. Je passerai l'hiver � Dresden dans une �cole secondaire comme assistant de professeur de fran�ais. Puis, je ne sais pas. J'attends avec impatience le nouveau programme d'immigrants qualifi�s de l'UE. Je suis aussi pr�t � m'�tablir en France le temps d'avoir un passeport fran�ais et revenir � Berlin jusqu'� ma mort. Une chose est certaine, je ne serai jamais consentant � mon retour au Canada (bien s�r, si je n'avais plus le choix, je le ferais mais solidement � reculons). J'ai m�me fortement l'impression que je ferais une vraie d�pression si �a m'arrivait. Les fonctionnaires allemands ne comprennent pas mon ent�tement � rester ici pour la vie (surtout avec tous les Allemands qui vont au Canada). Ma famille non plus d'ailleurs, bien que mes parents r�alisent peu � peu que mon bonheur allemand m'est irremplacable. Ceci m'am�ne � finir avec mes critiques envers le Qu�bec: 1- croire que le bonheur ne vient jamais, que les r�ves doivent rester des r�ves (�a vient de la religion catholique et son paradis), 2- envier ceux qui ont du succ�s au point de les m�priser, 3- le mythe du combien c'est mieux qu'ailleurs. |
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