Apr�s une d�cennie au Qu�bec, j�ai d�cid� de rentrer en France, pour mon bien et celui de mon premier fils. J�ai pourtant fait deux longues tentatives pour faire du Qu�bec mon chez-moi. La premi�re qui a dur� 7 ans, la seconde 4 ans. J�ai pay� des centaines de millier de dollars en taxes, j�ai fait des enfants que les Qu�b�cois ne font plus, je suis tomb� en amour pour une belle qu�b�coise et j�ai m�me tent� de cr�er une compagnie alors que c�est souvent peine perdue quand on n�est pas du pays. Mais rien n�y a fait. Le Qu�bec n�a �t� pour moi qu�une longue d�ception.
Il y a 10 ans, le Qu�bec n��tait pas dans cet �tat de d�labrement d�aujourd�hui. Il n�y avait pas ce racisme anti-immigr� qui fait le quotidien des nouvelles depuis quelques ann�es. Il n�y avait pas ces probl�mes �conomiques qui annoncent des vaches maigres pour plusieurs g�n�rations � venir. Il y a 10 ans, le Qu�bec avait quelques atouts, m�me si le corporatisme sectaire, frileux et x�nophobe de la province faisait d�j� passer la DGQ pour de fieff�s affabulateurs. Sept ans plus tard, � ma deuxi�me tentative, je n�ai plus rien trouv� de valable. J�ai constat� que la soci�t� qu�b�coise s��tait contract�e dans un repli identitaire face � sa propre d�volution. Un marasme qu�il est impossible de d�noncer, en tant qu�ancien immigr�, m�me si on le subit tous les jours. Critiquer le Qu�bec n�est r�serv� qu�aux locaux qui se font m�me traiter alors de colonis�s par les pure-laines.